Quand p'ti Chouchou paru...
Lundi 16 janvier 2006.
Nous sommes chez nous depuis la veille. J’ai insisté pour rentrer de chez mes beaux parents, j’avais envie
d’être chez moi, avec mon homme. Le bébé n’étant de toute façon pas
pressé (mon col toujours « pas propice » et mon loulou « bien haut »
dans mon ventre).
Je suis sur le net, j’ai mal à mes ligaments, pour changer. Doudou prépare à manger : Tomates mozzarella et Pizza surgelée.
Après
le repas, je me sens un peu patraque : mal au ventre, gargouillis… Je
vais me coucher. Doudou vient me rejoindre et d’un coup, une envie de
vomir ! Doudou va vite chercher une bassine. Ce n’est pas le moment de
faire une gastro… (Quand j’y pense, quelle jolie petite « gastro » )
Mardi 17 janvier 2006.
Je
me rendors. Puis vers 1 heure du matin, je sens des douleurs dans le
ventre qui sont régulières. Des douleurs un peu comme des coliques. Je
ne sais pas si « c’est ça » ou si je fais bien une gastro. Mais si je
suis malade, il faut que j’aille à la mater, la sage femme de mon cours
de prépa à l’accouchement nous l’a bien conseillé. Je réveille Doudou
pour lui dire que nous devrions aller à l’hôpital. Il se lève, se
prépare. Je me lève aussi, et là, encore une envie de vomir… Je me
prépare avec l’aide de mon homme, je ne suis vraiment pas bien je suis
fébrile, pourtant, je n’ai pas de fièvre.
Heureusement, toutes mes affaires pour la maternité sont chez les parents de mon Chéri, donc nous pouvons partir tranquilles.
Il
fait froid dehors, mais l’air frais me fait du bien. Le chemin se passe
bien, j’ai mal au ventre, mais ça va… Nous décidons de passer chez ses
parents pour prendre mes affaires « au cas où… ». Quand nous y
arrivons, la lumière dans la cuisine est allumée : Sa maman a eu comme
un pressentiment et est descendue boire un verre de lait chaud. Elle
nous accueille, Doudou va chercher les valises et nous repartons. Je
suis sortie de la voiture pour embrasser sa maman, du coup, j’ai encore
une envie de vomir en repartant (désolée pour la personne devant chez
laquelle j’ai vomi cette nuit là )
On
arrive aux Urgences Maternité. On sonne : « C’est pourquoi ? » Je
réponds que je crois que je vais peut être accoucher… On me demande mon
terme et on nous ouvre, on nous dit de patienter quelques minutes. Une
jeune étudiante sage femme vient me chercher et m’installe dans une
salle de surveillance monitoring.
On ausculte mon col : Court, mais
toujours assez tonic et surtout ouvert seulement à un centimètre. On me
pose les capteurs du monitoring et celui des contractions. J’ai bien
des contractions, mais assez faibles. On fait entrer mon Chéri. Une
sage femme est venue pour lire les diagrammes et elle est allée voir
l’interne de garde. Ils sont revenus tous les deux pour nous annoncer
qu’ils allaient me garder parce qu’apparemment mon Loulou ne supportait
pas très bien certaines contractions. Le rythme de son cœur chutait de
temps en temps. Ils sont repartis pour délibérer de ce qui devait être
fait.
Quelques minutes plus tard, le cœur de P'ti Chouchou s’est mis à
ralentir, j’ai sonné pour faire vite venir quelqu’un. La sage femme est
revenue et m’a dit : oui, en effet, nous allons donc devoir vous
déclencher. Il devait être aux alentours de 3 heures et demi du matin.
Une
infirmière pas très loquace est venue me poser le cathéter sur la main.
On m’avait fait me déshabiller et on avait revêtu mon homme d’une
casaque jaune.
Et nous avons attendu. En bruit de fond les
battements du cœur de mon bébé qui de temps en temps ralentissaient… Il
y a eu un défilé de sages femmes, élèves sages femmes, internes, tous
venus pour voir l’état de mon col : pas d’évolution… Ouverture entre
1cm, 1,5cm.
On me dit que l’on va sans doute me poser du gel, puis
que l’on va plutôt me déclencher au Syntocinon en intraveineuse, pour
pouvoir contrôler les contractions et arrêter le travail si le bébé ne
le supporte pas du tout.
Vers 7H00, je dis à mon Doudou d’aller se coucher chez ses parents.
J’attends,
j’attends… On pose une sonde urinaire (au cas où…), un capteur crânien
(pour le cœur du bébé qui bouge pas mal) et une sonde pour capter mes
contractions. P'ti Chouchou continue de faire quelques belles chutes de
rythme cardiaque, à chaque fois, je sonne, ça m’inquiète beaucoup.
On
me propose de changer de position, de me mettre sur le côté, et là, «
Pouf », je sens quelque chose de bizarre dans mon ventre et ça se met à
couler entre mes jambes : Je perds les eaux.
Puis, vers 9h45, on me
fait passer le Syntocinon, un quart d’heure plus tard, je commence à
sentir les contractions dans le bas de mon utérus (comparable aux
douleurs de règles, mais bien fortes.) Elles sont comme les a décrites
la sage femme du cours de prépa à l’accouchement. Elle montent
crescendo en intensité et redescendent puis disparaissent jusqu’à la
prochaine. Je ne sais pas trop combien de temps s’écoule entre chacune,
pas beaucoup, peut être 5 minutes, mais chaque contraction qui arrive
est plus forte que celle qui vient de passer.
Au moment ou elle
sont plus fortes, rapprochée et douloureuses (11 heures, à peu près),
mon Chéri arrive, Je suis très heureuse de le voir, surtout à ce moment
là. J’utilise bien la respiration que l’on a apprise, ça m’aide. Mon
chéri me tient la main et me soutien. Les contractions augmentent comme
ça jusqu’à ce qu’une sage femme vienne contrôler mon col (encore…) et
me dise que l’on va appelé l’anesthésiste pour poser la péri (Ha !).
Quelques
temps plus tard, l’anesthésiste arrive. Un Monsieur asiatique avec un
accent prononcé. Concentré, mais sympathique et délicat. Il s’y reprend
patiemment à 4 fois avant d’arriver à piquer juste là où il faut. Les
effets sont rapide, chaleur dans les jambes, fourmillement dans les
pieds, bien être. Je sens les contractions, mais plus la douleur. Je
suis bien. J’espère que mon col va bouger vite fait !
Mon Chéri, sorti pendant la pose de la péri revient, je lui dis qu’il devrait aller manger et que je suis bien. Il part alors.
Je
crois que j’ai dormi un peu. Il y avait toujours du passage pour venir
fourrer les doigts dans mon vagin et vérifier l’état de mon col qui
était à 3 dans l’après midi. Il a fallu replacer un capteur pour les
battements du cœur de Mini Doudou 3 fois parce qu’il s’était décroché lors
des examens du col (c’est une sonde avec un capteur que l’on fixe sur
le crâne du bébé avec des petites griffes… Ca ne doit pas être agréable
pour le bébé et c’est très désagréable pour moi.)
Puis on vient
me dire que l’on arrête le Synto quelques temps, parce que le bébé se
fatigue. Et puis on reprend pour voir si ça fait bouger mon col qui est
parvenu à une ouverture de 4 cm. Mais là, je commence à sentir les
contractions, enfin, la douleur. Je le dis à la sage femme, elle
réinjecte un peu plus de produit, mais sans effet… Il est à peu près
20H, mon chéri arrive je lui dis que je sens les contractions.
L’obstétricien de garde vient nous voir pour nous dire qu’il attend
encore une demi heure pour décider de faire une césarienne parce que
rien ne bouge plus et qu’en plus bébé est très haut placé. Je dis à mon
chéri qu’il aurait autant bien pu nous dire qu’il allait me césariser
parce qu’il n’y a aucune chance que cela évolue en une demi heure. Il a
sans doute été mangé avant d’opérer .
La
demi heure passe, l’obstétricien revient et m’annonce que l’on va me
césariser. Il sort, je pleure. J’explique à mon Chéri que ça m’embête
parce que je sais que l’on ne peut pas s’occuper du bébé comme on veut
et être autonome pendant un moment (et la suite me montrera que j’étais
loin du compte…). Mais je sais que je n’ai pas le choix, je suis
fatiguée, mon bébé aussi, je veux que ça finisse et qu’on puisse se
reposer tous les deux.
On me retire les capteurs.
Vers 21H,
on me passe au Bloc. L’anesthésiste a du mal à croire que je ne sente
pas les effets de la péri ave la dose qu’il vient de réinjecter. Mais
je ne suis pas du tout anesthésiée. J’ai des contractions qui font mal,
je sens les stimuli… Il pense que c’est « psychologique ».
L’obstétricien
tire le champ opératoire et fais quelque chose sur mon ventre (je ne
sais pas, j’espère qu’il n’avait pas commencé à m’ouvrir…), je hurle,
ça fait mal ! Ils reconnaissent tous qu’en effet, je n’ai plus aucun
effet de la péridurale et alors on m’annonce, 5 minutes avant de
m’ouvrir, que l’on doit me faire une anesthésie générale. Je pleure, on
me pose le masque, je dois respirer fort, on me pince la gorge, plus
rien.
Je me réveille, j’ai encore le tube dans la gorge, on me
le retire. On me dit que mon bébé va bien, je fais signe que je veux le
voir. On me demande comment je vais, je vais bien, je veux voir mon
fils.
On me met en salle de réveille, on me donne de la morphine
pour la douleur. J’attends… Et enfin, on me dit que je vais pouvoir
rejoindre mon fils et mon Chéri.
J’arrive dans la salle, mon chéri
est là. On me pose mon fils contre moi en peau à peau. Je demande à mon
chéri de le prendre un peu que je vois son visage, il me le montre et
je le reprends sur moi, je suis bien, il est chaud, il est si beau. Mon
chéri me montre une vidéo de P'ti Chouchou qui vient d’arriver du bloc dans
sa couveuse. La puéricultrice me demande si je vais bien, que je n’ai
pas mal, Je réponds : «Oui, mais je m’en fous».
Mes souvenirs sont très flous… L’infirmière muette de la veille vient faire je ne sais quoi…
On
me ramène dans ma chambre (une chambre double). Je suis très fatiguée
et je regarde mon bébé. Mon chéri est toujours là, mais je ne me
souviens pas bien...
Je
sais que l’on m’a demandé si je voulais que l’on prenne mon bébé à la
nursery, j’ai dit Non. Et je l’ai regardé aussi longtemps que mes
paupières sont restées ouvertes. Je me suis réveillée plusieurs fois
dans la nuit pour regarder mon bébé. C’est incroyable d’avoir la
possibilité de « faire ça » : Un petit être humain, une personne. Je me
demande encore si ce n’est pas un rêve tellement c’est beau.