Première semaine chez les Usines à Caca et Boîtes à Ouin. Bilan.
Une semaine de 36 heures, en quatre jours. Je suis en week-end pour 3 jours. J'ai survécu en milieu hostile, cernée par les couches qui puent, les nez morveux, et les rototo-dégueulis.
La vérité, c'est comme partout. Sachez, parents, si les personnes qui s'occupent de vos gosses en crèche ne sont pas toutes des perles, les dirigeants, dans le secteur public ou le secteur privé, eux, tout ce qui les intéressent, c'est la thune. En économiser le plus possible ou en gagner le plus possible. En vrai, le bien-être des enfants, ça leur en chatouille une sans effleurer l'autre. Mais ils peuvent pas bien le crier sur les toits, alors ils font semblant. Mais ils font pas bien semblant. En tout cas, avec les employés, ils essaient même plus de faire semblant tout de suite après l'embauche.
Donc, chez les UCBO, c'est comme partout, y a du pire et du un peu meilleur.
Pour le moment, le "un peu meilleur", c'est l'équipe de folles-dinguottes dans laquelle j'ai atterri. Elles allient avec brio le professionnalisme le plus élémentaire et la déconnade débridée comme il faut. On bosse bien et on se marre. On est mal payées, mais on se marre.
Les morpions sont plutôt cool, y en a déjà un paquet qui m'ont à la bonne. Alors il ne me font pas vivre l'enfer infernal des cris stridents quand je les prends en charge, et rien que pour ça, je les bichonne, parce que les tympans de mes oreilles, j'y tiens, c'est un cadeau de mon père et de ma mère.
Y a juste le deuxième jour, j'ai cru que j'allais périr. On a commis l'erreur fatale d'oublier de préparer les bibs des gosses à l'avance. Et comme quand la journée est daubée du cul dès le matin, ça s'arrange rarement au cour des heures, on a enchaîné les réunions qui servent à rien pas grand chose pour mettre au point des trucs qui seront jamais validés, du coup... Vous voyez, parents, quand votre gosse mugit comme une bête pour
recevoir sa pitance et faire bombance sur le champs et que c'est pas
prêt PUTAIN !! Bha c'était comme ça, mais fois dix.
On a biberonné à la chaîne, ça hurlait, ça s'époumonait de partout, ça s'agrippait à nos basques pour quémander une cuillère de purée... C'était le chaos. Ça devait être mon bizutage, j'imagine...
Maintenant, j'ai plus rien à craindre, même un incendie, c'est de la gnognote à côté.
Mais j'envisage sérieusement de me faire greffer une, voir deux autres paires de bras supplémentaires, au cas où...
Rien à voir, mais ça m'a scotchée. Les gamins, c'est des Warriors, de nos jours. Spéciale dédicasse à la brigade d'intervention CE1-CE2 du 78 qui ont laminé sa gueule à une saloperie de pédophile qui tentait d'enlever une petite élève de leur école. C'est bon ça, les gamins.